Test Phantasy Star Universe : Ambition Of The Illuminus (PS2, Xbox 360) : 0/10 sur JeuxVideo.fr

Il y a de cela un siècle, une paix durable s’installa entre les Humans, les Newmans, les Beasts et les CASTS, les trois races peuplant l’univers de Phantasy Star. Quelques rivalités et railleries subsistent mais la guerre qui enflamma les mondes durant des siècles est bel et bien finie. Pourtant, une ombre plane depuis peu sur les trois planètes. Ethan Waber, héros membre des Guardians, est pourchassé pour avoir tenté d’assassiner le président du groupe de sécurité auquel il appartenait. Bien peu dans la population accordent le moindre crédit à cette théorie, et pourtant… En tant que nouvelle recrue parmi les Guardians, il va falloir faire vos preuves pour obtenir votre licence officielle. Laia, membre éminent et caractériel des Guardians, vous prend sous son aile, prête à parfaire votre apprentissage.

De dures et longues missions nous attendent. Nos deux héros ne tarderont pas à tomber nez à nez avec le traître et à mettre au jour l’existence de la société secrète des Illuminus. Des Humans extrémistes souhaitant revenir 600 ans en arrière. Au temps où les trois autres races, créées par les Humans, étaient encore asservies, en esclavage sous le joug de leurs créateurs. Phantasy Star Universe nous présente donc ce scénario simple mais accrocheur qui saura en surprendre certains tandis que les autres le trouveront trop transparent et classique. Toujours est-il qu’il nous permet de commencer une aventure longue et aux rebondissements multiples même si leurs ficelles paraissent un peu trop grosses. Phantasy Star Universe s’avère du même acabit que son scénario au fil de la progression. Vu et revu mais pourtant pas mauvais.


Si ce PSU a quelque chose a prouver c’est bien l’essoufflement de la PlayStation deuxième du nom. Si la version PC, nantie d’une machine taillée pour le jeu, nous avait fait bonne impression pour un titre tiré de la PS2, cette mouture dédiée à la console de Sony nous présente des graphismes entièrement aliasés exception faite des cinématiques. Le scintillement occasionné par le moindre mouvement de caméra agresse littéralement la rétine et touche aussi bien les décors que les personnages fixes ou en mouvement. On remarque également (voir les screenshots) un effet de flou et de dédoublement des personnages lors des attaques spéciales. Le résultat est, vous en conviendrez, tout simplement hideux. Les phases de combat en pâtissent et en deviennent encore moins lisibles et fluides. Bien entendu la pauvre console ancestrale ne peut nous offrir les dernières améliorations graphiques en vogue et on ne trouvera donc rien de dynamique dans ce PSU (ombres, lumières, météo…). Minimaliste jusqu’au bout des ongles, Ambition of the Illuminus ne déplacera pas les foules avec sa campagne solo.

Car PSU, tout RPG qu’il est, n’encombre pas le joueur avec une multitude de paramètres à régler au millimètre près. Les statistiques du personnage évoluent d’elle-même à chaque montée de niveau, les menus sont peu nombreux et austères, enfin les missions n’offrent pour réel objectif que des tueries incessantes et répétitives. La palette d’action de notre héros s’avère plutôt limitée, même deux armes en mains, et les combats défilent accompagnés de leur monotonie. La prise en main est immédiate avec une touche assignée à l’attaque de base, une autre pour les photons ajoutés à l’arme, une pour ramasser les objets au sol et enfin le quatrième bouton nous menant au menu rapide de changement d’arme et d’utilisation d’objets. Le joystick analogique droit servant au contrôle de la caméra n’aide malheureusement pas à retrouver son personnage au milieu de trois monstres hauts de quatre mètres chacun… Ce n’est pourtant pas faute d’avoir créé une demoiselle la plus grande et la plus large possible ! Car, tout comme pour la version PC, aucun moyen de locker un ennemi n’a été intégré et l’on se surprend parfois à frapper dans le vide, nos adversaires dans le dos. Un joli foutoir très brouillon en résulte qui ne joue forcément pas en la faveur de PSU. De plus, les personnages du groupe accompagnant le joueur sont totalement indépendants et échappe à tout contrôle. Ils se débrouillent en combat et suivent gentiment le joueur qui abat sa basse besogne seul dans 90% des cas. Rares sont les interventions de ses compagnons anémiques qui ne sont là que pour les cut scene et les dialogues nous dévoilant le scénario. C’est ainsi que l’on comprend que PSU s’oriente clairement du côté du multijoueurs.


La progression du personnage elle aussi est plutôt simpliste puisque le joueur n’a aucun point à répartir lors des montées de niveau. Tout se fait automatiquement. Le seul contrôle qu’on nous accorde est le choix de la classe du personnage, que l’on peut changer à loisir une fois de retour en ville. Hunter, Ranger et Force constituent la liste des classes offertes par PSU. Chacune correspond à un niveau de joueur : débutant, moyen et compétent. Elles limitent en réalité l’utilisation de certaines armes ou techniques, sans plus. Libre à chacun de choisir son rôle au sein du groupe. C’est donc en multi que PSU se révèle réellement intéressant à jouer.

Malheureusement, un premier gros reproche se profile avant même d’entrer sur les serveurs. SEGA n’offre aucune période de jeu gratuite à l’achat du jeu. Il faudra forcément payer pour profiter de la moindre minute de jeu en ligne. Sympa. Une fois en jeu, on a tout loisir, comme en solo, de suivre l’histoire contée par le soft ou de compléter les missions libres pour améliorer son personnage en se libérant des contraintes scénaristiques. Au menu MMO on trouve les mêmes éléments de craft de la campagne solo et le housing. Ce dernier consiste à décorer sa chambre d’objets de collection récoltés sur les cadavres ou achetés dans un magasin spécialisé. La personnalisation de son avatar est à l’image de la décoration de son habitat et passe par des boutiques de relooking et de vêtements pour tout changement d’apparence. Pour en revenir à l’artisanat, il suffit de se rendre auprès de son robot équipier, de lui fournir une recette sous forme de carte ainsi que les ingrédients nécessaires et le tout est synthétisé automatiquement. Reste à savoir si la communauté est de taille suffisamment respectable pour tenir les joueurs en haleine de longs mois durant.


Ambition of the Illuminus est un bon RPG… de 2003. Design sympa et univers attirant accompagnent un scénario vu et revu servis sur un plateau technique daté lui aussi mais stable. Les nostalgiques des titres comme Xenosaga seront aux anges tandis que les autres préféreront se tourner vers des jeux dans l’air du temps (Mass Effect en solo ou Tabula Rasa en multi par exemple).