Test de OlliOlli sur PlayStation Vita : sk8 or die !
Des tricks d'extra-terrestres, des gamelles mémorables, et une bande-son qui tue, le titre de Roll7 a-t-il tout pour lui ?
Ces derniers temps, le skate ne fait plus recette sur consoles. Tony Hawk a fini de se goinfrer et cela fait quatre ans qu'on est sans nouvelles des Skate d'Electronic Arts. Alors quand un petit studio indépendant de Birmingham adepte du pixel et musicalement biberonné à l'électro de bon goût laisse s'exprimer son amour de la discipline dans un pur die & retry sans concessions, on ne va pas se priver de claquer des tricks de bonhomme et de se faire du bien en se faisant du mal.
OlliOlli se joue certes très simplement. Toutes les figures se rentrent à l'aide du stick droit : quart, demi, trois quart de cercle et autres manipulations du même genre suffisent à couvrir la large panoplie d'acrobaties réalisables, du simple Olli au Five-O en passant par l'Impossible ou tous les grinds possibles et imaginables. Alors dit comme ça, cela peut paraître aisé mais il faut avoir le pouce agile et assuré pour faire mouche à tous les coups et rentabiliser chaque occasion de figure. Enfin, la réception, à ne surtout pas manquer pour qui souhaite encaisser la totalité des points accumulés sur une série de tricks réussis, requiert une simple pression de la touche X au contact du sol.
Mais voilà, OlliOlli est un die & retry impitoyable fonctionnant à plein régime sur la mécanique antédiluvienne du scoring. Concrètement cela signifie donc que, la complexité des parcours et les objectifs de points allant crescendo, il faudra se montrer toujours plus ambitieux voire suicidaire dans l'enchaînement de ses tricks et toujours plus prompt à les rentrer sans fausse manipulation. Sur la toute fin du jeu, la moindre figure compte, tandis qu'une mauvaise réception sera immanquablement suivie d'un retour volontaire mais rageur en début de run.
Cela étant, le plus souvent, l'erreur sera sanctionnée d'une mémorable gamelle laissant notre pauvre skateur face contre terre et genoux ensanglantés. Une bourde sur un timing de saut, un obstacle mal anticipé, un grind lancé en retard et c'est la vautre assurée. Sans pitié et extrêmement exigeant avec le joueur, OlliOlli en fera postillonner plus d'un sur l'écran OLED de la Vita. Mais comme tout bon die & retry qui se respecte, il récompensera les plus téméraires - ou les plus accros - d'une satisfaction grandissante à mesure que leur skill s'affirmera.



Des environnements souvent austères et qui peinent à se singulariser
De sorte qu'on déviera doucement mais sûrement d'une pratique acharnée les premières heures à des tentatives plus ponctuelles et écourtées. Ceci dit, en dépit d'un enthousiasme relativement vite tempéré, OlliOlli n'en perd pas pour autant son charme et a donc toutes les chances de séjourner ad vitam dans la mémoire de votre Vita. D'autant que, par ses excellents choix musicaux, Roll7 sait comment amadouer le jouer un tant soit peu mélomane. The Qemists côtoient les excellents Dorian Concept, DFRNT, Ackryte ou Phon.O dans une tracklist aussi pointue que variée. On aurait ceci dit apprécié que le soundtrack soit plus costaud que la petite dizaine de titres se succédant en boucle.



Olli oups !Retour au sommaire
Au premier coup d'oeil, on se dit que OlliOlli a déjà l'allure d'un petit indé qui n'est pas là pour rigoler. Et on a pas tout à fait tort. Avec sa 2D faite de sprites minimalistes, de backgrounds épurés et d'une interface aux lignes claires, OlliOlli annonce d'une certaine manière ses intentions : il s'agira d'un trip oldschool, aride, technique, sans chichis. Et dès le premier run, l'expérience est là pour témoigner en faveur de l'intuition.
Annonce du jeu
« OlliOlli est un die & retry impitoyable fonctionnant à plein régime sur la mécanique antédiluvienne du scoring »
Mais voilà, OlliOlli est un die & retry impitoyable fonctionnant à plein régime sur la mécanique antédiluvienne du scoring. Concrètement cela signifie donc que, la complexité des parcours et les objectifs de points allant crescendo, il faudra se montrer toujours plus ambitieux voire suicidaire dans l'enchaînement de ses tricks et toujours plus prompt à les rentrer sans fausse manipulation. Sur la toute fin du jeu, la moindre figure compte, tandis qu'une mauvaise réception sera immanquablement suivie d'un retour volontaire mais rageur en début de run.

La routine tue l'amourRetour au sommaire
La mécanique est donc implacable et le charme opère tout de suite. Pour autant, OlliOlli a déjà plus de mal à accrocher sur la durée. D'une part car aussi efficaces soient-elles, ses mécaniques de jeu ne bougent pas d'un iota du premier au dernier run. Et puis surtout avec seulement cinq environnements, qui plus est tous assez austères, une certaine monotonie s'installe. Dommage également qu'en dehors d'un mode de difficulté Pro à débloquer sur chacune des épreuves, rien ne vienne enrichir le titre à force de persévérance. Seuls des défis quotidiens opposant tous les possesseurs du jeu de par le monde sont là pour tenter d'apporter un peu de variété. Mais c'est finalement bien peu de choses.


Des environnements souvent austères et qui peinent à se singulariser

ConclusionRetour au sommaire
Pour une petite dizaine d'euros, OlliOlli propose un bon petit trip hardcore, ludique et musical. Un die & retry à l'ancienne, épuré, exigeant, aussi impitoyable que gratifiant. Ceci étant, si les premières heures de jeu s'enquillent comme des mousses en happy hour, la monotonie finit par poindre. Il s'agit moins de la faute d'un gameplay tout entier donné dès le premier run que de celle d'une toute petite poignée d'environnements qui manquent de singularité. Et la persévérance n'y fera rien puisqu'il n'y a pour ainsi dire rien à débloquer en dehors d'un mode de difficulté supplémentaire. Mais en dépit de cet inévitable coup de mou après l'enthousiasme des premières parties, OlliOlli demeure un titre sur lequel on viendra volontiers se casser les dents et les os lors de ponctuelles et courtes sessions de jeu.


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