Test NCIS (Xbox 360, PS3, Nintendo Wii, Nintendo 3DS) : 3/10 sur JeuxVideo.fr

Après les Experts, l’autre grosse série américaine à succès NCIS bénéficie d’une adaptation en jeu vidéo. Gibbs, Abby, Tony, Ziva et les autres sont bien au rendez-vous de ce jeu d’aventure soporifique n’assumant même pas totalement son orientation grand public. Autopsie d’un ratage complet.

Certes, la musique et les bruitages de la série sont bien là, et le générique aussi. Les acteurs sont plus ou moins fidèlement modélisés mais du casting originel, seul le sympathique David McCallum (Ducky, le légiste britannique) a accepté de cachetonner pour cette adaptation. On se retrouve donc avec des voix qui ne correspondent pas vraiment à la version originale de NCIS là où un doublage français aurait permis au jeu de toucher un public plus large. Première incohérence.



Les efforts fournis pour coller au pitch de la série, à savoir un savant mélange d’humour, d’action et d’enquête tombent tous à plat faute de dynamisme : les cinématiques sont de simples storyboards faiblement animés offrant un rendu pathétique, le rythme des échanges verbaux est trop lent et leur mise en scène trop conventionnelle pour que les effets humoristiques fonctionnent tandis que les temps de chargements longuets et très nombreux cassent sans arrêt le rythme, l’un des points forts de la série à l’origine. Un second coup dur pour qui suit la série depuis le départ, de ceux pour qui le « tiva » n’a aucun secret et qui gardent encore la mort de Kate en travers de la gorge.


C’est encore plus plat niveau gameplay. On retrouve certes tous les personnages de NCIS, utilisés suivant leurs compétences : autopsie avec Ducky, analyse des preuves avec Abby, piratage avec McGee et enquête sur le terrain avec Ziva, Gibbs et Dinozzo (dans des espaces exigus et assez laids). Le jeu ne se compose cependant que de mini-jeux abrutissants aux mécaniques simplistes : prendre des photos, faire correspondre des empreintes ou trianguler une position est aussi passionnant qu’en vrai, chaque mécanique étant qui plus est incroyablement simpliste. Ce qui aurait pu être un bon point pour l’accessibilité du jeu se transforme en écueil impardonnable, le tout manquant bien trop de renouvellement et d’intérêt ludique pour satisfaire même le moins exigeant des publics. Pire, le curseur est une plaie à manier et les déplacements d'une imprécision incompréhensible.

Aussi pauvre visuellement que ludiquement, NCIS est une triste adaptation

Les actions contextuelles idiotes (vous empêchant d’ailleurs de roupiller) lors des interrogatoires sont le comble de mécaniques bâclées, le peu d’intérêt de ces quatre nouvelles enquêtes venant de la possibilité de confronter, à la manière d’un L.A Noire, les suspects avec les faits scientifiquement prouvés par son équipe. Une maigre consolation tant les affaires sont convenues (mise à part la dernière, qui relève un peu le niveau) et la réalisation sommaire. Pour un jeu vendu au prix fort et pourvu de quatre malheureuses heures de jeu, c’est tout bonnement inacceptable.

Les petits soldats d’Ubi Shanghai ont sans doute respecté à la lettre leur cahier des charges : NCIS le jeu tente une approche fidèle de la série, mais peine grandement à en retranscrire visuellement comme ludiquement l’intérêt intrinsèque. On est presque aussi passif sur consoles que devant sa télévision, tant les mécaniques sont simplistes et le rythme lent et haché. L’absence de VF est impardonnable pour un jeu à destination des fans de Gibbs et consort tandis que l'austérité de sa réalisation cantonnera NCIS aux bacs promos des mauvais supermarchés. Un titre à fuir comme la peste.