Test de Mazes Of Fate sur Nintendo DS

C'était mieux avaaant !
L'introduction nous explique que dans le monde d'Akhiel, après une grande période de prospérité apportée par les Dieux, les hommes ont fini par oublier que c'était grâce à eux que leur vie était si agréable. Les Dieux, courroucés par les blasphèmes, ont renié leurs enfants et ont décidé de se tourner vers une race plus docile. Pour l'humanité, l'espoir de rédemption est mince. Il reste cependant un espoir, et ce dernier est entre nos mains désormais.
Tout commence avec la création de notre personnage. Par rapport à la version GBA dans laquelle seulement trois classes nous étaient proposées, ici ce sont sept classes qui sont disponibles (guerrier, guerrier avec arme dans chaque main, sorcier, voleur, prêtre, assassin et valkyrie). Il est également possible de créer son propre personnage auquel nous attribuerons des points dans ses caractéristiques, un nom, et quatre compétences de base. Nous nous retrouvons ensuite dans une petite ville où notre périple commence en rendant de menus services à la population locale. Cela nous permet d'apprendre rapidement les principes et commandes de base du jeu, d'explorer nos premiers petits donjons et de prendre nos premiers niveaux d'expérience (gain de trois points de compétence à répartir comme bon nous semble). Rapidement, un deuxième aventurier nous rejoindra puis un troisième. Le groupe est au complet. Il sera possible, tout au long de l'aventure de recruter d'autres personnages, en remplissant certaines conditions, mais il faudra alors faire des choix et se séparer d'un de nos compagnons.




À l'extérieur des labyrinthes, nous nous retrouvons dans des décors en 2D et explorons le vaste monde à la recherche de quêtes. C'est l'occasion de discuter avec de nombreux personnages et de chiner de nouveaux équipements, potions et plantes dans les boutiques pour dépenser nos pièces d'or chèrement acquises à la sueur de notre front et au sang de nos adversaires. Si dans de nombreux jeux de rôles la monnaie finit par ne pas être un problème, ici, les gains d'or sont mesurés et les coûts d'équipements élevés. Les personnages que nous rencontrons ont un rendu visuel très cartoon qui n'est pas déplaisant et les textes ont profité de cette transposition sur DS pour être totalement francisés. Sur le papier, tout cela est donc bien alléchant, d'autant plus que la version GBA nous proposait un défi des plus costauds et une durée de vie d'une bonne quarantaine d'heures. Une adaptation avec remise aux goûts du jour ne pouvait qu'être de bon augure. Hélas, nous allons rapidement déchanter...
L'aspect très old school du titre, initié avec la version GBA, est ici conservé tout en proposant un passage à la 3D temps réel en vue à la première personne lors de l'exploration des très nombreux, et de plus en plus techniques, labyrinthes. Et là, c'est le drame... Tout de suite, notre regard est agressé par des textures grossières et fouillies, ressemblant parfois à une bouillie de pixels. Ce n'est certes pas tout le temps le cas et certains donjons sont relativement agréables à regarder mais trop souvent ce n'est pas le cas. Il est alors assez difficile de remarquer un objet au sol ou un bouton sur une paroi. De plus la profondeur de champs est peu importante et un brouillard opaque nous gâche la vue. D'un autre côté, les déplacements se font de manière assez fluide. Arrivent alors sur nous les premiers monstres. Aïe, aïe, aïe, le passage à la 3D ne leur a pas vraiment réussi. Si les rendus 2D de la GBA avaient un réel charme, désormais l'aspect des créatures rencontrées est limite beau voire carrément laid. Maintenant, il s'agit de se déplacer en temps réel. La croix directionnelle et les boutons permettent d'avancer ainsi que de se déplacer latéralement. Vous l'aurez compris, pour se tourner il convient d'utiliser le stylet. Ce n'est pas vraiment la meilleure idée et la maniabilité demande un certain temps d'adaptation.
Mets Aziz au fait !
Si la version GBA proposait un véritable défi, toute la difficulté est désormais balayée. La faute à plusieurs facteurs. Le plus important d'entre eux est certainement le déroulement des combats. Avant, les déplacements case par case faisaient que l'on se retrouvait au contact avec nos adversaires et que les mouvements étaient plus délicats. Ces derniers agissant et nous causant de sérieux dommages. Désormais, avec le temps réel, les monstres errent dans le labyrinthe et il est beaucoup plus facile de les contourner ou de se mettre à distance pour les frapper. Car la distance de frappe est mal gérée. Pour se battre, il faut tapoter avec le stylet la créature ; la distance de frappe est importante et nous ne nous retrouvons quasiment jamais au contact avec une créature, qui ne nous touchera jamais d'ailleurs et périra rapidement sous nos coups. De plus, l'intelligence artificielle des monstres est proche du Q.I. d'une palourde. Même les quelques boss rencontrés peinent à nous faire mal et l'on a juste l'impression d'affronter un monstre de base à peine plus costaud et intelligent. Chaque coup porté consomme de l'énergie et il faut attendre qu'elle remonte pour pouvoir attaquer à nouveau. Cette dernière revenant très rapidement, cela passe inaperçu. Tout cela est décidément bien navrant.




Les donjons sont très nombreux, vastes et tortueux à souhait, mais relativement vides. Nous passons énormément de temps à parcourir de longs couloirs et autres intersections sans rencontrer âme qui vive. Autant sur GBA, les rencontres, de par leur difficulté, étaient redoutées et le faible nombre d'adversaires pouvait se justifier ; autant maintenant avec l'absence de résistance des monstres, l'ennui guette rapidement. D'autant plus qu'une fois les adversaires vaincus, ils ne reviendront jamais, les donjons restant définitivement vides. Il ne reste alors plus qu'à comprendre les divers mécanismes, boutons, leviers, murs illusoires et trouver les bonnes clés pour franchir les épreuves. Cela est parfois rendu bien difficile en raison du rendu visuel évoqué précédemment. Pour ajouter à la facilité, il est possible de sauvegarder à tout moment et de se reposer quand on veut pour récupérer ses points de vie. La progression dans l'histoire est très guidée, les discussions permettant de savoir où aller en dévoilant l'entrée des lieux non connus. À noter que le choix des réponses données à une relative influence en pouvant nous faire rater des quêtes annexes, des récompenses, de l'expérience ou la possibilité de recruter un personnage. Mais cela reste tout de même anecdotique, la trame principale ne pouvant heureusement pas être perdue. Un semblant de liberté apparaît tout de même au bout d'un peu plus d'une dizaine d'heures alors que nous nous approchons de la fin du jeu. Si, comme nous l'avons dit, la version GBA proposait une bonne quarantaine d'heures de jeu, cette durée peut être réduite de moitié avec cette adaptation DS en raison de tous les points évoqués jusque-là.
Terminons cet état des lieux par l'interface qui fait preuve d'un manque d'ergonomie flagrant obligeant à sélectionner plusieurs fois l'option de menu principal pour accéder à l'inventaire, aux compétences, au journal des quêtes, aux options de jeu, à la liste des sorts, au plan des labyrinthes (touche « select » aussi) ou à la fiche des personnages. Les musiques ne sont pas désagréables et nous accompagnent tout au long de l'aventure en changeant en fonction des lieux et environnements traversés. Les bruitages sont ridicules et manquent de style et quelques hurlements pathétiques essayent de mettre un peu de pression sur le joueur sans jamais y arriver.
Vidéo #5 - Marécages et ville souterraine
Mazes of Fate : Vidéo #5 - Marécages et ville souterraine
Conclusion
L'annonce d'une adaptation de Mazes Of Fate avait de quoi faire plaisir en raison d'une version GBA qui avait fortement impressionné les joueurs à l'époque, pour ceux qui se l'étaient procurés en import. Hélas, trois fois hélas, le charme est tombé en raison d'une adaptation sans saveur ni réel défi. Il reste un titre qui se laisse parcourir pour peu que l'on adhère à l'exploration de donjons et à son histoire relativement intéressante. La Nintendo DS dispose d'un port cartouche GBA, essayez de trouver la cartouche de Mazes Of Fate qui rentre dedans.
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