Mafia : Un air de "famille"
Vroum, ratatata, pan pan ! Courses-poursuites, flinguages et passages à tabac... Grand Theft Auto III à l´époque de la prohibition, tel est le principe...

Ca se passe à Lost Heaven
Silhouettes noires armées (et chapeautées) sur fond rouge, la jaquette de Mafia est d'une grande laideur mais identifiable entre toutes. Le manuel, même s'il se pare de quelques photos couleurs, est tout aussi sobre et minimaliste. Les commandes de base, la présentation des personnages, les crédits (qui a fait quoi)... On peut fort bien se passer de sa lecture qui n'apprendra rien qui ne soit clairement expliqué au cours du jeu. Par contre, on notera l'appréciable présence de la carte de la ville, jointe à part dans le boîtier. Pas réellement indispensable non plus, mais pouvoir la consulter "en vrai" est un plus sympathique.Le point de départ rappelle Les Affranchis : la confession d'un repenti à un flic intègre en l'échange d'une protection policière. L'histoire de ce chauffeur de taxi rentré presque malgré lui au service d'une "famille" servira de fil conducteur plutôt bien scénarisé aux différentes missions qui font la substance du titre. Au sein d'une sorte de Chicago imaginaire assez vaste pour qu'on s'y perde, se succéderont phases en voiture ou à pied, de tir, de baston et destructions en tous genres... selon une recette déjà éprouvée par le succès de Rockstar.


Borsalino & Co
L'originalité est apportée par le cachet années 30, kalachnikov et Borsalino, ainsi qu'une identité cinématographique très poussée. Alors que GTA III faisait dans la parodie défoulatoire avec des arguments-prétextes, une vraie histoire se déroule ici, dont chaque mission constitue un chapitre assez cohérent avec des contraintes plus réalistes. Une équipée victorieuse peut ainsi s'achever par une fin de partie prématurée pour un banal excès de vitesse ou une infraction au code de la route, avec très peu de tolérance dans l'erreur.Au service de l'ambiance, de véritables gueules mafieuses au rendu efficace, une musique d'époque bienvenue (celle de Django Reinhardt ) et surtout de superbes voitures "de collection" en grand nombre et joliment modélisées. On prend d'autant plus de plaisir à les découvrir que chacune a son vrombissement de moteur propre, en dépit d'une conduite qui ne varie pas. Les bruitages, nombreux et variés, sont spectaculairement réussis. Bien des choses semblent concourir à nous inviter à ce voyage dans le temps et au coeur du "milieu".


Du plomb dans l'aile
Hélas, l'enthousiasme se voit vite tempéré, voire anéanti. D'abord par un visuel assez terne, une modélisation et un agencement de la ville qui manquent singulièrement d'âme et d'animation. Les cinématiques visiblement réalisées avec le moteur du jeu souffrent d'un manque d'éclat aggravé par le doublage en français très moyen. Les changements brusques de caméra lorsqu'on conduit en marche arrière exaspèrent autant qu'ils déroutent. A pied, le système de déplacement hérité du tandem flèches directionnelles du clavier + souris s'avère handicapant à la manette.On s'agace également rapidement de nombres d'aberrations de programmation, comme se retrouver fréquemment et irrémédiablement bloqué dans le décor ou dans la circulation de voitures à l'intelligence artificielle déficiente, ou bien, pire, de tirer en vain à bout portant sur un gangster surpris assis aux petits coins, et j'en passe du même tonneau (d'alcool de contrebande)... Défauts qui vont jusqu'à l'injouabilité quand la mécanique de jeu, pensée pour la souris d'un PC, vous rend quasi-impossible le crevage de pneus en temps supra limité d'une voiture qui s'enfuit prestement, condition incontournable pour achever la mission !


Conclusion
Doté de nombreux atouts pour séduire, Mafia eût pu offrir un agréable divertissement s´il ne souffrait d´une réalisation mal finalisée et surtout d´une jouabilité cruellement inadaptée sur console. Restent de bien belles autos et les Nuages de Django.









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