Test Les Aventures De Tintin : Le Secret De La Licorne (PS3, PS2, Nintendo Wii, Xbox 360, PSP, iPhone, iPad) : 8/10 sur JeuxVideo.fr

Le jeune reporter au Petit Vingtième créé par Hergé est arrivé dans notre univers vidéoludique en 1989 avec Tintin Sur La Lune puis il a fait d’autres apparitions en 1994 avec Tintin Au Tibet, en 1997 dans Tintin : Le Temple Du Soleil et en 2001 avec Tintin Objectif Aventure. C’était alors Infogrames qui détenait les droits. Cela fait donc dix ans que les joueurs n’avaient plus eu l’occasion de vivre les aventures trépidantes de ce héros de la bande dessinée belge. La sortie du film éponyme de Spielberg est l’occasion pour Ubisoft de nous proposer son adaptation. Avec Les Aventures De Tintin : Le Secret De La Licorne, nous allons pouvoir goûter à un mélange du « Secret de la Licorne », du « Trésor de Rakham Le Rouge » et du « Crabe aux pinces d’Or ».

C’est en faisant l’acquisition d’une maquette d’un bateau appelé La Licorne, et en se renseignant un peu dessus que Tintin découvre en son sein un mystérieux message. Son instinct de reporter prenant le dessus, il décide d’en savoir un peu plus. Il va rapidement découvrir qu’il n’est pas seul sur l’affaire. Toujours accompagné par son chien, le fidèle Milou, ses investigations le conduiront notamment à rencontrer un certain Archibald Haddock, capitaine du Karaboudjan. C’est le début d’une grande amitié que nous allons découvrir au travers d’un jeu de plateformes principalement, et avant tout, destiné aux plus jeunes des joueurs. Au travers des trois modes de jeu, nous allons pouvoir entrer dans la peau de différents personnages situés dans l’entourage proche du reporter.



Le mode « Tintin » permet de revivre les péripéties narrées dans le film en incarnant Tintin et, plus occasionnellement Milou. Certaines phases nous feront croiser le sabre dans la peau de François de Hadoque, ancêtre du capitaine aux jurons faciles. Le mode « Tintin et Haddock » nous permet de parcourir toute une série de niveaux spéciaux se déroulant dans les rêves du capitaine Haddock. C’est l’occasion de jouer, seul ou à deux en coopération, avec nos héros, mais aussi la Castafiore, les Dupondt, Francois de Hadoque, chacun ayant des capacités propres permettant de résoudre les énigmes et de se débarrasser des gêneurs. Enfin, le mode « Défi » nous donne l’opportunité de manier le sabre, de piloter un avion (prendre des photos, récupérer des drapeaux, combattre dans les airs) et conduire un side-car (réaliser des tours de circuit, éliminer un camion, neutraliser les ennemis).

Le mot d’ordre est donc la variété. Une variété que nous trouvons dans les modes de jeu comme nous venons de le voir, mais également dans le déroulement de l’histoire principale avec différentes phases de jeu (poursuite en side-car, pilotage d’avion, déplacement en grappin, etc.), mises en situation (plateformes, exploration aventureuse, plongée sous-marine, vol accroché à un perroquet, lampe torche), une panoplie d’adversaires originaux possédant chacun une façon bien spécifique de se comporter (homme de main, scaphandrier, chevalier en armure, domestique, homme au parapluie, froussard, etc.) et un éventail d’objets divers à utiliser avec l’environnement ou sur les ennemis (banane, chaudron, cruches, tonneaux, torche, etc.). Tout cela est parfaitement mis à profit dans des niveaux agréablement architecturés qui nous permettent toujours de nous sortir des situations de plusieurs manières. Bien cachés dans les niveaux, des « crabes d’or » sont à récupérer dans des coffres afin de débloquer des bonus (croquis, cinématiques, biographies des personnages).

Les Aventures De Tintin : Le Secret De La Licorne est donc un jeu de plateformes réalisé dans les règles de l’art. Les mouvements sont classiques et nos héros peuvent avancer, sauter, frapper, nager, saisir et lancer des objets. La maniabilité est calibrée aux petits oignons et même quand le jeu demande de réaliser des combinaisons de touches, leur utilisation devient quasiment instinctive. Destiné aux plus jeunes, le challenge n’est pas très relevé. L’échec n’est jamais frustrant et nous ne reprenons jamais bien loin en arrière. Les quelques énigmes rencontrées ne sont pas compliquées et il y a généralement plusieurs façons de s’en sortir. Seuls les combats contre les boss sont tous calqués sur le même modèle avec deux phases, l’une consistant à éviter tirs et lancés de bombes, l’autre à jeter des objets sur notre adversaire. Parfois, il faudra éliminer tous les ennemis d’une salle ou récupérer une clé sur l’un d’entre eux.

La coopération est également de la partie. Ainsi, dans l’aventure solo, le capitaine Haddock est contrôlé par la console et ne nous pose aucun problème. Dans le mode « Tintin et Haddock », version solo, nous passons d’un personnage à un autre très simplement (un peu comme dans les jeux LEGO) pour tirer profit de leurs capacités propres. Parmi toutes les possibilités offertes, Tintin possède un grappin pour atteindre certaines plateformes, Haddock peut tirer des caisses, détruire des murs ou lancer des barils, la Castafiore peut chanter pour briser les surfaces en verre, les Dupondt se servent de leur canne comme d’un bouclier pour renvoyer certains projectiles et Francois de Hadoque peut prendre possession de peintures pour se déplacer derrière le décor. À deux en coopération, il convient alors de discuter avec son ami pour passer les obstacles.

Au final, le mode « Histoire » nous retient pendant cinq heures, mais il y a encore le mode « Tintin et Haddock » qui est bien loin d’être un simple gadget et les « Défis » dont la difficulté augmente petit à petit. Cette relativement faible durée de vie est à nuancer, le titre d’Ubisoft vise un public de jeunes joueurs qui aura très probablement plus de mal à négocier certains passages plus techniques et demandant une meilleure coordination des ses actions que les baroudeurs qui se sentiront inévitablement frustrés par le manque de challenge. Mais une chose est sûre, ce jeu ne leur est pas destiné et assume parfaitement cet état de fait.

Cet épisode est une sorte d’hommage aux jeux de plateformes tellement on y retrouve toutes les influences classiques du genre. Voir Tintin parcourir les niveaux ne peut que faire penser au tout premier Prince Of Persia, mais on peut également y déceler bien d’autres références comme Tomb Raider, Pandemonium, Rick Dangerous, Klonoa, Aladin et bien entendu le tout premier jeu Tintin. L’esprit de la plateforme 2D plane en permanence au-dessus de ce Tintin et on sent que les développeurs se sont fait plaisir à proposer une expérience 2D dans un rendu 3D. Les plans sont fixes, on ne contrôle pas la caméra, et sauf quelques rares exceptions, les déplacements sont uniquement latéraux.

La réalisation affirme son inspiration bande dessinée et respecte l’œuvre d’Hergé. Ainsi, Tintin ne tue pas, il assomme ses adversaires. Les différentes animations des personnages ont bénéficié d’un soin particulier que ce soit les principaux, comme les secondaires, toujours dans cet esprit BD. Ainsi, les ennemis glissent, se cognent contre les murs dans des attitudes accentuées, gisent au sol dans une position caricaturale avec des étoiles tournant au-dessus de la tête. Toutes les expressions sont représentées telles qu’elles pourraient l’être dans un album.

À l’opposé du soin apporté aux personnages, les environnements sont peu détaillés et visuellement, le titre est bien loin des standards actuels des consoles HD. Les textures, tout comme les backgrounds, manquent de finesse, les diverses modélisations sont très anguleuses, et les cinématiques sont un peu floues avec des couleurs ayant tendance à baver quelque peu. Les temps de chargements, masqués par une petite animation, sont corrects étant donné la longueur de certains niveaux. Les musiques sont de qualité et les bruitages amusants au style cartoon. Le jeu des doubleurs est convaincant avec une mention particulière pour le capitaine Haddock, et son ancêtre, qui se lâchent sur les invectives.

La version 3DS de ces aventures de Tintin est très proche dans l’architecture des niveaux, mais se voit écourtée de certains passages par des raccourcis narratifs qui sont joués sur les autres supports. L’aspect BD est renforcé lors de ces phases dans lesquelles le déroulement des événements nous est raconté au travers de cases de BD. Le travail de modélisation et d’animation de nos héros est tout aussi réussi que sur console de salon.

La puissance étant moindre, les environnements sont tout de même beaucoup moins détaillés et les adversaires bien moindres. Cette version nous propose quelques phases spécifiques nécessitant l’usage du stylet comme les combats au sabre ou un combat naval. Les phases en avion sont un peu plus techniques à négocier et il est impossible, tout comme dans les autres versions, de modifier l’axe X/Y.

Mais le plus gros problème de cette version 3DS, vient du manque de précision de son stick analogique contre lequel on se bat en permanence. Son manque de précision rend certains passages bien plus agaçants à franchir et, là où ils ne posent aucun souci sur PS3, ils demandent parfois plusieurs tentatives sur 3DS. Ainsi, face à la montée des eaux quand le Karaboudjan coule, lors des phases en scooter de plongée ou poursuivi par la furie des flots dans une grotte, nous échouons de nombreuses fois à cause du stick. Vraiment dommage ! La durée de vie se voit également raccourcie du coup d’une heure.

Les Aventures De Tintin : Le Secret De La Licorne est à prendre pour ce qu’il est et pour ce qu’il désire apporter, à savoir un jeu de plateformes aux possibilités variées qui se veut accessible au plus grand nombre, principalement aux plus jeunes, et à tous ceux qui pratiquent cette activité ludique de façon plus occasionnelle. Ce qu’il fait, il le fait correctement. Même s’il est loin des standards actuels en matière de graphismes, il privilégie une jouabilité exemplaire et une approche bande dessinée de ses rendus et animations. Il se révèle certes facile, mais agréable et divertissant, avec une grande variété de modes de jeu. Pour le prix, il y a de quoi se laisser tenter. Il n’est clairement pas destiné à toute une partie de joueurs « hardcore » qui n’y verront absolument aucun intérêt et une réalisation indigne de leur machine, mais le jeu n’est pas censé leur parler, donc mission accomplie.