Test de Hatoful Boyfriend : Everybirdie's crazy
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Oubliez tout ce que vous savez sur les visual novel. Le dating sim Hatoful Boyfriend est un pur concentré de WTF, où l’héroïne doit draguer des pigeons. Du jamais vu on vous dit.
Les pigeons ont remplacé les êtres humains de ce monde : ils parlent, vont à l'école, tombent amoureux, et cachent même de lourds secrets. Et vous débarquez dans leur vie, innocemment mais sûrement. Une intrigue originale qui peut paraître stupide ou nulle, alors qu'elle est en réalité du pur génie. Ces oiseaux sont certes méprisés dans nos sociétés, mais vous ne les verrez plus jamais de la même manière après avoir joué à Hatoful Boyfriend.
Dès le début, le ton est donné : on a affaire à un jeu "tout rose" et complètement loufoque voire parodique. On y incarne Hiyoko Tosaka (nom par défaut), l'unique humaine élève au prestigieux Institut St. PigeoNation. Le gameplay est très simple et répétitif : faire défiler les dialogues tout en choisissant soigneusement les réponses et les actes afin d'influer sur l'histoire.
Au fil de l'aventure, les rencontres s'enchaînent avec les personnages principaux. À la manière d'un shôjo, ces derniers sont clichés à l'extrême, et moquent le genre. Il y a par exemple Ryouka Kawara, le meilleur ami timide et gentil ; Nanaki Kazuaki, le professeur soporifique ; Shirogame Le Bel Sakuya, l'élève prétentieux et narcissique ; etc. Tous ont un caractère particulier et une histoire personnelle à découvrir.





Afin de récolter les 24 badges correspondants, il faut recommencer le jeu (d'où l'intérêt du bouton fast forward pour éviter de se "retaper" toute l'introduction), et modifier ses choix sur les trois aspects du gameplay. Premièrement, les choix importants : ce sont des options qui orientent l'héroïne vers tel ou tel personnage. Par exemple, rejoindre un club au départ pousse Hiyoko Tosaka à passer plus de temps avec un seul pigeon en particulier (conseil étudiant, librairie, club de sport, etc.).


Ensuite, les choix secondaires : ce sont les dialogues avec deux à quatre réponses possibles, qui influencent dans le bon sens ou non les différentes relations amicales et amoureuses de l'héroïne. Enfin, les choix indirects : le jeu est parsemé de journées de cours plus formelles (sans aucun dialogue) où l'on doit augmenter ses statistiques en maths (augmente l'intelligence), en musique (augmente le charisme) ou en sport (augmente la vitalité) afin de séduire certains pigeons.
C'est indéniable, il faut aimer lire et être patient pour se plonger dans cet univers taré, et ouvrir son esprit pour accepter le fait que les pigeons sont des êtres intelligents. Les textes sont travaillés et brisent tous les codes du classique dating sim.
Certaines histoires font réellement exploser de rire ou étonnent par leur aberration, d'autres réchauffent le coeur par leur beauté, alors que d'autres encore dérangent ou sont tellement tristes qu'on pourrait en pleurer. Beaucoup de thèmes sérieux sont abordés avec talent, comme le suicide, les conflits familiaux, la religion, la confiance en soi, le pardon, etc.
Les scénarios imaginés sont très certainement inspirés de Spielberg, Agatha Christie ou Paul Verlaine (selon les histoires). Et petit à petit, le joueur ne se rend même plus compte qu'il discute avec des pigeons, car ils deviennent des êtres ordinaires...
Visuellement, il y a également du contraste de haut niveau. Les personnages sont tous représentés par des photos détourées de pigeons (oui, des photos), sur fond dessiné. Les décors sont quant à eux plutôt jolis et soignés, tel un anime.
L'ambiance sonore, quant à elle, a judicieusement été pensée : chaque personnage possède sa propre mélodie, symbole de sa personnalité. Par exemple, le Dr. Iwamine Shuu est très mystérieux, inquiétant, voire dangereux ; la musique qui accompagne ses dialogues avec l'héroïne n'est autre que la magnifique Danse de la fée Dragée de Tchaïkovsky. Efficace.
Même si le jeu semble long sur le premier run, il est nécessaire de le terminer plusieurs fois. En effet, ce n'est qu'après avoir débloqué toutes les fins que la seconde partie se dévoile de manière complètement inattendue : il s'agit là de Hurtful Boyfriend.
Dans cette version du jeu beaucoup plus grave, tout s'éclaire soudainement : on comprend alors pourquoi le monde est rempli de pigeons intelligents, pourquoi l'héroïne n'est qu'une humaine, et bien d'autres informations utiles relatives aux personnages et à l'intrigue. Hurtful Boyfriend offre donc les réponses que le joueur attendait depuis le début, et contre toute attente, tout devient logique et explicable.



Au revoir le dating sim, bonjour l'enquête. Le registre change du tout au tout, l'histoire prend une tournure plus obscure , et l'atmosphère devient pesante. À partir de ce moment-là, les choix de dialogues ou d'actions se font excessivement rares ; ce n'est plus que le déroulé visuel d'un scénario digne de Stephen King. Autant prévenir, il y a beaucoup, beaucoup de lecture (et même quelques combats !).


Le pigeon de la farceRetour au sommaire
Commençons déjà par le nom. Pourquoi Hatoful Boyfriend ? « Hatoful » possède un triple sens : il fait référence aux mots hurtful (blessant) et heartful (chaleureux), tout en commençant par hato, qui signifie pigeon en japonais. Cela résume parfaitement le jeu : du rire et des larmes... dans un monde aviaire. Développé à l'origine par le mangaka Moa Hato, le jeu a été réédité par Devolver Digital sur PC et Mac. C'est le studio Mediatonic qui a réalisé le remake HD, voyant dans cet otome game une originalité (voire marginalité) sans limite, capable de marquer les esprits. Eh bien, c'est gagné.

Voler de ses propres ailesRetour au sommaire
Le jeu se déroule sur une année scolaire, et selon nos choix, l'intrigue évolue dans une voie particulière et la fin diffère. Il en existe 24 à débloquer, à raison de deux par personnage principal et quelques endings spéciaux - dont une fin tragique et particulièrement improbable pour un visual novel.




Afin de récolter les 24 badges correspondants, il faut recommencer le jeu (d'où l'intérêt du bouton fast forward pour éviter de se "retaper" toute l'introduction), et modifier ses choix sur les trois aspects du gameplay. Premièrement, les choix importants : ce sont des options qui orientent l'héroïne vers tel ou tel personnage. Par exemple, rejoindre un club au départ pousse Hiyoko Tosaka à passer plus de temps avec un seul pigeon en particulier (conseil étudiant, librairie, club de sport, etc.).


Ensuite, les choix secondaires : ce sont les dialogues avec deux à quatre réponses possibles, qui influencent dans le bon sens ou non les différentes relations amicales et amoureuses de l'héroïne. Enfin, les choix indirects : le jeu est parsemé de journées de cours plus formelles (sans aucun dialogue) où l'on doit augmenter ses statistiques en maths (augmente l'intelligence), en musique (augmente le charisme) ou en sport (augmente la vitalité) afin de séduire certains pigeons.
Ça passe ou ça casseRetour au sommaire
Hatoful Boyfriend surprend par son absurdité, certes, mais au-delà des apparences se cache une narration profonde dotée d'un humour diversifié. De plus, sachant que le jeu est en anglais, il faut être à l'aise avec cette langue pour comprendre les jeux de mots, les références culturelles et le sarcasme des personnages.Bande-annonce

Certaines histoires font réellement exploser de rire ou étonnent par leur aberration, d'autres réchauffent le coeur par leur beauté, alors que d'autres encore dérangent ou sont tellement tristes qu'on pourrait en pleurer. Beaucoup de thèmes sérieux sont abordés avec talent, comme le suicide, les conflits familiaux, la religion, la confiance en soi, le pardon, etc.
Les scénarios imaginés sont très certainement inspirés de Spielberg, Agatha Christie ou Paul Verlaine (selon les histoires). Et petit à petit, le joueur ne se rend même plus compte qu'il discute avec des pigeons, car ils deviennent des êtres ordinaires...

L'ambiance sonore, quant à elle, a judicieusement été pensée : chaque personnage possède sa propre mélodie, symbole de sa personnalité. Par exemple, le Dr. Iwamine Shuu est très mystérieux, inquiétant, voire dangereux ; la musique qui accompagne ses dialogues avec l'héroïne n'est autre que la magnifique Danse de la fée Dragée de Tchaïkovsky. Efficace.
Quand y en a plus, y en a encoreRetour au sommaire

Dans cette version du jeu beaucoup plus grave, tout s'éclaire soudainement : on comprend alors pourquoi le monde est rempli de pigeons intelligents, pourquoi l'héroïne n'est qu'une humaine, et bien d'autres informations utiles relatives aux personnages et à l'intrigue. Hurtful Boyfriend offre donc les réponses que le joueur attendait depuis le début, et contre toute attente, tout devient logique et explicable.



Au revoir le dating sim, bonjour l'enquête. Le registre change du tout au tout, l'histoire prend une tournure plus obscure , et l'atmosphère devient pesante. À partir de ce moment-là, les choix de dialogues ou d'actions se font excessivement rares ; ce n'est plus que le déroulé visuel d'un scénario digne de Stephen King. Autant prévenir, il y a beaucoup, beaucoup de lecture (et même quelques combats !).
ConclusionRetour au sommaire
Hatoful Boyfriend est un jeu qui ne laissera personne de marbre. Aux premiers abords très étranges et drôles, les histoires débloquées marquent l'esprit et chamboulent vraiment les émotions du joueur. Il faut juste comprendre l'anglais et aimer lire plus que réellement jouer, parce que la plus-value réside complètement dans la narration. Finalement, ce visual novel tient plus du drame et du thriller que du genre romantique, et n'est un dating sim qu'en apparence. Pour seulement 7,99 euros sur Steam, l'expérience vaut le coup.
