Test de Halo - The Master Thief... euh pardon Chief Collection
Lancement complètement raté pour une compilation qui avait pourtant tout pour réussir.
C'est un fait, un grand nombre de possesseurs de Xbox One attend de pieds fermes l'arrivée du Halo 5 de 343 Industries. Mais le studio américain n'est pas encore prêt à leur livrer le fruit de son travail. La preuve : même sa compilation The Master Chief Collection sensée nous faire patienter dans l'intervalle se plante dans les grandes largeurs. En cause, un multijoueurs défaillant dont on attend toujours la véritable mise en service deux semaines après la sortie du jeu aux Etats-Unis. Le bide.
Sur le papier,
The Master Chief Collection déroule un programme colossal : les quatre opus canoniques de la saga,
dont le second pour la première fois remasterisé, des playlists thématiques en veux-tu en voilà, un accès à la bêta du multi de Halo 5, des tonnes de bonus et un multijoueurs riche de plus d'une centaine de cartes issues des différents jeux. Bref, du
fan service quatre étoiles, petit déjeuner inclus.
Oui mais voilà entre une carte alléchante et la réalité de l'assiette, il peut y avoir un monde. En l’occurrence, ici,
c'est la moitié du menu qui nous passe honteusement sous le nez. Mais avant d'aborder le motif de la discorde, commençons par le commencement avec le versant solo déjà très conséquent de cette compilation.
La trilogie de Bungie se trouve en partie sublimée ici par Halo : CE, déjà sorti sur Xbox 360, et surtout par le
remake de Halo 2, probablement l'épisode le plus apprécié de la licence. D'une part, le titre est désormais jouable en coopération, tous comme les trois autres opus de la série. Et puis, surtout,
l'embellie visuelle saute aux yeux, d'autant plus lorsqu'on recourt à la fonctionnalité permettant d'alterner entre anciennes et nouvelles textures. Alors ne vous attendez pas non plus à une refonte mobilisant toutes les ressources techniques de la Xbox One - nous en sommes même très loin - mais cette édition
Anniversary file tout de même un coup de vieux à Halo 3 qui devient, paradoxalement, l'opus le moins léché de cette compilation.
Pour refermer cette parenthèse consacrée au
remake du second volet,
mention spéciale aux superbes cinématiques concoctées par 343 pour l'occasion. Les histoires croisées du
Master Chief et de l'
Arbiter gagnent en intensité dramatique grâce au travail remarquable du studio. Enfin, même si les quatre opus ne jouissent pas des mêmes qualités visuelles, tous sont logés à la même enseigne côté
framerate : 60 images par seconde, tout du moins la plupart du temps.
Le remaster de Halo 2 est une vraie réussite
Alors bien sûr, le
gameplay des trois premiers volets a aujourd'hui
quelque chose de légèrement anachronique : l'impossibilité de
rusher est un peu frustrante quand on a pris l'habitude de taper des accélérations d'athlète sous EPO dans la plupart des FPS sortis dernièrement voire carrément de voler ou de courir sur les murs. Dans le même ordre d'idée, notre Spartan bien aimé ne peut ni se coller derrière une planque, ni se pencher à droite ou à gauche pour jeter un oeil au merdier qui l'attend. Cela ne fait pas pour autant tomber ce gameplay en désuétude et l'on se familiarise à nouveau rapidement avec ce rythme nettement plus posey. En revanche, s'il y a bien quelque chose qui n'a pas pris une ride c'est la qualité de l'IA programmée par Bungie, un véritable modèle du genre.
Mais réunir simplement quatre jeux sur une même galette n'aurait pas été suffisant pour rendre hommage à la licence et contenter les fans. 343 trouve la parade avec un système de
playlists chronologiques et thématiques nous offrant de circuler entre les différents jeux. Concrètement, il s'agit de
sélections de missions extraites des quatre jeux et agencées selon des thèmes (véhicules, boss, extérieurs, combats épiques, etc.). Il y a bien évidemment la possibilité de jouer tous les chapitres de la saga au cours d'un titanesque marathon, mais l'intérêt principal de ces
playlists est de nous proposer des biais au travers desquels redécouvrir l'univers de la licence. Et sans redéfinir complètement l'expérience de jeu, il s'agit d'une manière rafraîchissante de varier les approches.
En plus de ce
package joliment mis en valeur, 343 Industries propose également quelques petits à-côtés pas déplaisants : de nouveaux terminaux enrichissant encore le
background de la saga, le premier épisode de la série
Halo : Nightfall ou encore un accès anticipé à la bêta de Halo 5, l'offre est honnête bien qu'on aurait pu espérer un peu plus d'originalité. Mais pas de quoi pinailler :
le versant solo de cette compilation est solide, au moins en terme de contenu.
Car techniquement,
on déplore tout de même quelques étranges coquilles. Un exemple : au lancement de la campagne de Halo 3 nous avons eu à deux reprises la désagréable surprise d'incarner un Master Chief invisible : pas de bras, ni d'arme, ni même de HUD. Étrange. Autre mésaventure, sur Halo 2 : Anniversary cette fois, il nous est arrivé de rencontrer une petit groupe d'ennemis ignorant superbement notre présence. Et des témoignages de joueurs font été d'autres bizarreries du même genre :
freezes, système de sauvegarde inopérant, succès qui ne se déverrouillent pas, etc. Bref, sans ruiner totalement la fête, ces
bugs - absents des jeux originaux - n'en demeurent pas moins inacceptables s'agissant d'une compilation.
Mais, à l'heure où nous écrivons ces lignes, le véritable scandale qui entache le lancement de The Master Chief Collection depuis maintenant deux semaines
c'est son multijoueurs quasi impraticable. Sur plus d'une cinquantaine de tentatives nous n'avons réussi à trouver que trois parties jouables, à chaque fois au bout d'une grosse quinzaine de minutes d'attente et uniquement sur Halo 2 : Anniversary. Et même lorsque nous nous retrouvions enfin au coeur de la mêlée c'était pour faire face à une équipe de six joueurs contre quatre de notre côté ! Le jeu n'est même pas capable de distribuer dix joueurs en deux équipes de cinq !
De très nombreuses maps... pour l'heure désespérément vides
Pourtant le versant multijoueurs du titre était des plus prometteurs. Le nombre hallucinant de maps, les options de personnalisation et, là encore, le système de
playlists lui promettaient un bel avenir. Mais la situation est à ce point calamiteuse que 343 a du supprimer la moitié des
playlists proposées au lancement ! Que dire de plus si ce n'est que
pareil fiasco est inadmissible quand on a déboursé 70 euros pour faire l'acquisition du jeu en espérant découvrir l'expérience Halo ultime ?
Dans l'éventualité - très probable - où 343 Industries finisse par respecter sa promesse initiale, nous reviendrons alors sur ce test pour en ajuster le contenu et la note en conséquence. Mais pour l'heure, la situation est proprement inacceptable. Comment en sommes-nous arrivés là ? Comment une licence aussi respectée que Halo en est arrivée là ? En lançant à l'assaut des linéaires de magasins un jeu inachevé, 343 Industries se moque du monde et de la gigantesque
fanbase de la licence. Vous l'aurez compris, nous parlons ici avant tout de l'aspect multijoueurs du la compilation. Car côté solo, en dehors de quelques rares et néanmoins inexplicables coquilles, la promesse est globalement tenue et les fans comme les nouveaux venus y trouveront leur compte. Mais en attendant comment conseiller l'achat d'un jeu estropié ?
d'après virgile ces de la vrai merde en + mdr
2version remasterisé pourquoi pas 5 pendans qu on y est bref a éviter
Il n'en reste pas moins que The Last of Us, qui est sorti l'année dernière, est un jeu à la page. Comme GTA V. Pour info, les deux GOTY 2013 sont les deux titres les mieux notés de toute l'année 2014. C'est pas volé : des titres aussi beaux, aussi bien écrits, aussi bien mis en scène, aussi prenants et influents, qui synthétisent habilement tous les meilleurs codes de game design du jeu d'action de la génération précédente, on peut facilement les compter sur les doigts d'une main. Naughty Dog et Rockstar évoluent dans d'autres sphères que 343i ou Bungie... A l'heure actuelle, aucune production née sur PS4 ou Xbox One n'est aussi incontournable que les deux suscitées. Halo, c'était moderne en 2001. Mais en 2014, après plus d'une décennie de shooters cuisinés à toutes les sauces, Halo n'est pas moins ringard que Destiny, étiqueté has-been dés sa sortie. Et pourtant, Destiny, c'est du Halo 2.0.
" D'une part, le titre est désormais jouable en coopération" Pour info, halo 2 à toujours été jouable en coop. ;)