Test de Dragon Ball Xenoverse : l'improbable fusion des genres
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Dimps nous propose un jeu assez original, à mi-chemin entre un MMORPG et un jeu de combat. A la clé, quelques bonnes idées, mais aussi, des lacunes certaines.

Xeno-sagaRetour au sommaire
Le moins que l’on puisse dire, c’est que le titre semblait plutôt mal parti pour nous séduire. Outre un nom peu avenant, n’ayant aucun rapport avec l’univers de Toriyama, cet opus pâtit d’une apparence en Cel-Shading trop reluisante pour que les fans de l’anime puissent s’extasier (à l’inverse des derniers jeux Naruto).De plus, il offre un scénario inédit - l’expérience nous a appris que c’était rarement une bonne chose - dans lequel nous aurons une place de choix. En effet, notre avatar (créé au préalable, selon une race et un sexe donnés) combattra aux côtés des héros de la série pour rétablir le cours normal du Temps. En outre, Towa et Mira, des méchants apparus uniquement dans Dragon Ball Online, ont réussi à altérer plusieurs événements clés du passé, en apportant implicitement leur aide aux principaux vilains de la série : à savoir Raditz, Freezer, Cell, Buu et compagnie. Prétexte par excellence, cette histoire a tout de la promesse marketing, visant à justifier l’existence de ce nouvel épisode.

Que l’on soit connecté au net ou non, toutes les activités se retrouvent incluses dans Tokitoki, une sorte de HUB segmenté en trois zones. Par ailleurs, différents PNJ et avatars de joueurs peuplent la Cité en temps réel ; c’est une bonne chose, car cela rend le titre plus « organique ». Dommage que les nombreux déplacements faits dans cet espace soient sans saveur : course un peu lente, pas de téléportation ou de vol du dragon, level design ultra basique, temps de chargement courts mais fréquents...
Tokitoki, nous voici !Retour au sommaire

On note en outre différentes combinaisons en alternant attaques faibles et fortes, la possibilité de casser la garde avec certains coups - qui peuvent d’ailleurs être chargés -, l’accès à la téléportation offensivement comme défensivement, la transformation de certains héros, sans oublier le choix stratégique des objets et techniques à disposition. Ce dernier point est crucial puisque, au-delà de l’aspect personnalisation toujours sympathique, la plupart des équipements auront un impact (tantôt positif, tantôt négatif) sur les caractéristiques de notre combattant. A nous d’anticiper au mieux nos besoins, en fonction de la situation.
Précisons également qu’il faut user avec parcimonie des jauges de Ki et d’endurance, maîtriser impérativement le timing de nos actions sous peine de manquer lamentablement notre objectif, ou encore se déplacer judicieusement - et librement - dans des arènes relativement vastes. Tous ces éléments ne font assurément pas de Xenoverse un grand jeu de combat, évidemment ; mais ils lui apportent une profondeur salutaire qui permettent d’avoir quelques bons moments en dépit de ses lourds défauts.
Première mission contre Raditz
Des lacunes qui foutent les boulesRetour au sommaire
Car des griefs vis-à-vis de Xenoverse, nous en avons ! D’abord, les batailles ont régulièrement un côté brouillon, surtout en combat de groupe, avec une caméra qui a parfois bien du mal à nous donner une vision optimale - et on ne parle pas des imprécisions pour attraper la queue d’un saiyen transformé en singe géant. Ou même, avec un ciblage (ou lock), extrêmement utile au demeurant et désactivable au besoin, qui peine à nous donner l’adversaire voulu lorsque plusieurs ennemis nous entourent de près. 
Que dire de la gestion de la difficulté, étonnamment aléatoire, et de l’intelligence artificielle, tantôt stupide tantôt intraitable ? Certaines missions sont en effet de longs calvaires, alors que celles qui les précèdent, ou les suivent, s’avèrent aussi courtes que ridiculement aisées. Et qu’il est rageant, quand on affronte des ennemis très coriaces, que les alliés prennent un malin plaisir à attendre la mort, en restant figés devant l’adversaire alors qu’un énorme kikoha leur arrive sur la figure ! D’autant que l’on peut perdre quelques épreuves lorsqu’un équipier est K.O., et qu’il est impossible de recommencer instantanément un combat (il faudra passer les cinématiques).
Et comme si cela ne suffisait pas, certaines missions paraissent inutilement longues ou poussives, à l’image de celle prenant place dans le vaisseau de Freezer (un combat en groupe dans un espace aussi restreint et avec une flopée d’ennemis lambda, quelle bonne idée !). Vous l’aurez compris, Xenoverse a tout du petit jeunot, très (trop ?) ambitieux et doté d’un potentiel certain, mais qui cumule les maladresses.
Une réalisation qui fait le grand écartRetour au sommaire
Des maladresses, il y en a aussi du côté de la réalisation, elle aussi mitigée, et pas à la hauteur des supports PS4 / Xbox One / PC. Certes, les héros sont aisément reconnaissables et bien animés (mention spéciale aux expressions faciales), la fluidité est au rendez-vous, et les enchaînements d’attaques sont assez spectaculaires. Certains effets de la version PS4 de test font plaisir à la rétine, et les voix japonaises sont présentes dans les options.
Ce qui sauve le jeu, c’est principalement son aspect « connecté à Internet » (facultatif) et ses nombreux modes multijoueurs en ligne. Ainsi, il arrive régulièrement que l’on nous propose un défi contre un avatar adversaire durant une quête annexe, ou qu’un joueur nous invite à intégrer son équipe. De même, le titre comporte du Versus en 1 contre 1, 2 contre 2, 3 contre 3, et un mode championnat du monde. Et si le online n’est pas trop votre truc : vous pouvez toujours affronter l’I.A., ou même un(e) pote venu(e) boire une bière, en 1 vs. 1 uniquement, sans partage de l’écran.
Car dans cet usage, bien des défauts évoqués précédemment s’estompent : l’I.A. et la difficulté paraissent moins gênantes, y compris durant les quêtes annexes où l’on est accompagné de l’I.A. (cette dernière étant étonnamment réactive pour réanimer un héros K.O.). Par extension, le jeu à plusieurs crée une émulsion toujours très agréable, même si les affrontements tournent parfois à la « boulette écervelée », et que certaines actions de nos alliés gênent les nôtres. Et pour couronner le tout, nous n’avons eu aucun souci de latence ou de ralentissement ; tout au plus avons-nous eu quelques déconnexions de serveurs (hors des combats) sans doute dues au lancement récent du jeu en Europe.
Première partie en ligne (coop)
DBX avant un vrai bon DBZ ?Retour au sommaire
Le contenu nous paraît suffisamment solide pour captiver sur la durée, avec un bon lot de quêtes, de succès, d’objectifs annexes, d’objets et de techniques en tous genres. On dénombre également 21 arènes, et un casting d’un peu moins de 50 figurants, dont Goku SS4, Goku SS God, Super C-17, Bills, Whis et Jaco… C’est loin d’être le plus gros roster de la série, mais les principales têtes sont là, et vu qu’il a fallu retravailler aussi bien la modélisation que les animations de chaque héros, on passe l’éponge pour cette fois. Et puis, avouons humblement qu’avoir un héros personnalisé, bien intégré dans l’univers de Toriyama, concrétise un vieux fantasme de bon nombre d’entre nous.
Il est donc encore plus dommage que le game design et la technique ne collent pas avec l'ambition de départ, ni avec la bonne volonté des développeurs qui transparaît au global. Cela aurait rendu le jeu bien plus intéressant, et donc, plus facilement recommandable à tous les fans de l’univers. Gageons à ce que Bandai Namco prenne note de nos remarques et nous propose un prochain titre complètement à la hauteur des attentes.
ConclusionRetour au sommaire
Au final, malgré un bon nombre de lacunes de game design et de réalisation, DB Xenoverse n'est pas la catastrophe que l'on pouvait redouter. Il est capable de procurer quelques bons moments, principalement en multi, et s'avère suffisamment riche pour amuser sur la durée, si ses concepts de gameplay vous intéressent. Malheureusement, il n'a pas les moyens de son ambition et est trop perfectible à tous niveaux pour représenter un grand DBZ, ou même grand jeu, tout court.