Alerte Rouge 3 : les Soviets débarquent sur 360
Pas moins de sept ans se sont écoulé depuis le dernier volet de la saga Alerte Rouge et pour ce troisième opus, Electronic Arts a mis les petits plats dans le grands.

Command & Conquer reste très Alerte
En 1945 et alors qu'un voyage dans le temps des Alliés a déjà chamboulé l'histoire (pour éliminer Hitler avant qu'il ne prenne le pouvoir), les Soviétiques s'apprêtent à faire de même : complètement acculés, ces derniers n'ont d'autre choix que de tenter une expérience pour éliminer Albert Einstein, le responsable de l'avance technologique des Alliés. Dans un premier temps, le Général Krukov et le Premier Ministre Cherdenko sont ravis par les résultats de l'expérience : en URSS, la situation politique est apaisée et l'avantage militaire des Alliés n'existe plus permettant, en théorie, aux forces soviétiques de reprendre l'offensive. En théorie car il ne faut guère de temps pour comprendre qu'en secret une nouvelle puissance est apparue sur la scène internationale : l'Empire du Soleil Levant.
Vidéo #23 - Gameplay (Xbox 360)
Alerte Rouge 3 : l'interface Xbox 360 en vidéo
Voilà en substance le scénario prétexte aux trois campagnes présentes dans Alerte Rouge 3. Les voyages dans le temps sont une nouvelle fois à l'honneur et on ne peut d'ailleurs pas dire que les scénaristes aient fait preuve d'une très grande imagination. Ces trois campagnes, une pour chaque faction en présence (Alliés, Soviétiques et Japonais), se découpent en neuf missions chacune, soit un total de 27 missions pour la seule partie scénarisée du jeu. Au contraire d'autres titres, il n'est pas ici nécessaire de procéder « dans l'ordre ». Le joueur peut commencer par la campagne de son choix, faire une pause après trois missions pour s'attaquer à une autre campagne et y revenir ensuite : la progression est donc à la discrétion du joueur, de même que le choix du niveau de difficulté.



De nombreuses cinématiques sont là pour faire avancer le scénario
Hélas, les hostilités débutent de manière un petit peu trop tranquille avec la campagne soviétique qui ne brille pas par son originalité. Le scénario est ici très classique et les rebondissements pour le moins téléphonés, heureusement sauvés par des missions, certes sans génie, mais efficaces. Les développeurs ont mis à contribution le principe d'ouverture du champ de bataille qui permet, au cours d'une même mission, de faire grandir la carte au fur et à mesure de la réussite des objectifs. Ces derniers sont très simples, mais permettent justement à tout un chacun de rapidement entrer dans le bain. Alerte Rouge 3 reste ici fidèle à ce qui a fait le succès de la série Command & Conquer : des objectifs clairs, une interface réussie et une prise en main immédiate.

Il est alors possible de se soutenir, de lancer des attaques de concert et de se partager les tâches à accomplir pour des parties qui prennent une saveur toute particulière. On regrettera en revanche que les objectifs restent un tout petit peu trop sages et nous sommes persuadés qu'il aurait été possible d'aller beaucoup plus loin. Hélas, les développeurs étaient sans doute limités par l'obligation de rendre les campagnes jouables en véritable « solo ». Le rôle du second joueur est alors dévolu à l'intelligence artificielle qui se débrouille plutôt bien en étant par exemple capable de construire des unités complémentaires à celles du joueur ou d'appuyer ses assauts. Il est même possible de lui donner quelques cibles précises, mais il ne faut cependant pas s'attendre à des miracles.



Les armes spéciales peuvent considérablement influencer les combats
Les attaques de cette intelligence artificielle restent relativement stéréotypées et il en va de même pour nos ennemis. Ces derniers sont incapables de nous surprendre et au niveau de difficulté maximum, c'est seulement par sa capacité à gérer plusieurs fronts à la fois que l'IA est en mesure de contrer les habitués. Pour les débutants ou les joueurs occasionnels, le bilan est déjà plus positif et ils devraient être en mesure de s'amuser une bonne quinzaine d'heures au minimum avec ces 27 missions qui leur permettront en outre de découvrir toutes les nouveautés imaginées par les développeurs : de la faction de l'Empire du Soleil Levant jusqu'aux unités inédites conçues pour les Alliés et les Soviétiques. Ces dernières ne sont pas révolutionnaires, mais renforcent notamment l'aspect naval des choses.
« We Want War, Wake Up ! »

Alliés et Soviétiques peuvent donc compter sur quelques nouvelles unités afin de se mette à jour, mais également sur des changements que les développeurs ont été obligés de faire du fait du scénario du jeu : Einstein absent, de nombreuses unités, notamment alliées, ne pouvaient exister. Le char Gardien ou l'hélicoptère Twinblades font ainsi leur entrée de même que l'Hydroptère et le Stingray. Ces différentes unités se maîtrisent assez vite, mais pour enrichir encore le tout, des compétences secondaires ont été ajoutées ainsi que des « armes spéciales » (attaque orbitale, rayon de gel...). Là encore, la maîtrise de ces subtilités n'est guère complexe, ce n'est qu'une question de temps, mais cela permet de rendre les affrontements un peu plus surprenants et de multiplier les revirements possibles.



Des unités / pouvoirs inédits pour corser les choses, alors que la collecte de ressources passe au second plan
Enfin, le gros de la nouveauté est évidemment constitué par l'introduction d'une nouvelle faction : l'Empire du Soleil Levant. Largement inspirée par certains aspects traditionnels et culturels japonais, cette faction est très amusante à jouer grâce à ses unités « transformers ». Plusieurs unités ont, comme compétence secondaire, la faculté de se changer en une autre unité ce qui permet, selon le cas, de passer du sous-marin au chasseur ou du jet à l'engin tout terrain. Ces transformations permettent à ces unités d'être plus polyvalentes, mais demandent un certain temps d'adaptation. L'arrivée du Japon a également permis d'enrichir les cinématiques, véritable marque de fabrique de la série. Pour l'occasion, EA a d'ailleurs mis les moyens.

Enfin, terminons sur un point plus « technique » afin de saluer les efforts d'Electronic Arts en matière d'interface. Pour la version Xbox 360 du jeu, l'éditeur a conçu une interface radiale digne de toutes les éloges. Accessible d'une simple pression sur la gâchette droite, elle affiche un cercle à partir duquel on peut choisir toutes les options de la version PC : vente / réparation de structures, utilisation des super-pouvoirs, lancement de constructions... rien ne manque à l'appel. L'autre gâchette permet d'agrandir la vue radar afin de se déplacer très rapidement d'un point à un autre de la carte. Au plus fort des combats, cette interface manque peut-être un peu de réactivité, mais reconnaissons que nous sommes plus habitués à manipuler la souris dans ces circonstances. Côté réalisation, nous sommes en face d'une copie presque conforme de la version PC avec les mêmes effets remarquables et les mêmes couleurs peut être un peu trop saturées. Seule différence, lorsque les combats mobilisent de très nombreuses unités, quelques saccades sont parfois observables, mais rien de bien gênant.



L'offensive japonaise est l'élément moteur des trois campagnes
Conclusion
Que retenir de notre test et accessoirement de cet Alerte Rouge 3 ? Electronic Arts en faisant revivre la fameuse licence a décidé d'apporter quelques nouveautés bien agréables comme la troisième faction ou l'accroissement de l'aspect naval des affrontements. En définitive, ces améliorations ne changent pas grand-chose aux combats et il s'agit simplement de modifier légèrement nos stratégies pour intégrer ces nouveautés. Non, le véritable changement vient de la possibilité de jouer l'intégralité des campagnes en mode coopératif, une option que d'autres titres avaient proposée par le passé, mais qui marche rudement bien ici d'autant que de gros efforts ont été déployés afin que l'interface Xbox 360 soit un modèle du genre. Appuyée par les sympathiques cinématiques et des missions aussi variées que bien conçues, les trois campagnes passionneront les nouveaux venus et les joueurs occasionnels. Les spécialistes s'en serviront une fois encore comme d'un tremplin vers un mode multijoueur toujours aussi nerveux où les combats reposent davantage sur la vitesse d'exécution que sur la tactique militaire au sens propre du terme. Qu'à cela ne tienne, c'est pour cela que l'on apprécie la saga et ce n'est pas Alerte Rouge 3 qui risque de nous décevoir, à condition bien sûr de ne pas s'attendre à une révolution.
Notez que les différentes captures sont issues de la version PC : la réalisation graphique reste identique sur les deux versions et pour avoir un aperçu de l'interface, nous vous proposons une vidéo en début de test.
Ce jeu vous intéresse ? Retrouvez-le dans le
















( les afficher maintenant )