Oldies Test : Shaq Fu

Shaq Fu

Développeur: Delphine Software
Editeur: Electronic Arts
Année: 1994
Genre: Combat
Joueurs: 1 à 2 joueurs
Support: MegaDrive (testé), Game Gear, Super Nintendo, Game Boy

Dans la masse des jeux de combat existant à l’époque, il était difficile de se faire une place à coté des ogres Street Fighters, King of Fighters et Mortal Kombat. Pourtant Electronic Arts tente le pari en demandant à Delphine Software de créer un titre d’une qualité égale à ses anciennes productions mais cette fois accompagné de la licence d’un mastodonte de la NBA : Shaquille O’Neal.



Ce petit bonhomme de 2,16 m pour 147,4 kg joue actuellement pour l’équipe des Suns de Phoenix. Hormis sa carrière de basketteur, il a participé à quelques films (je me souviens surtout de Kazaam dont il a le rôle du génie au même nom, puis de son apparition dans Scary Movie 4), à quelques singles (Shaq Diesel et compagnie) et à un jeu vidéo sorti sur Mega Drive, Game Boy, Super Nintendo et Amiga nommé Shaq Fu !

Les jeux vidéo et les basketteurs font souvent des désastres comme le titre Michael Jordan: Chaos in the Windy City sorti la même année sur Super NES.

Power On.

Le jeu est édité par Electronic Arts et développé par Delphine Software. Après leur travail sur Another World et Flashback, ils se sont penchés sur un style de jeux où ils n’avaient que peu d’expérience. Mais les qualités reconnues des deux studios permettaient de surpasser cette difficulté et de sortir un jeu hors du commun.

Le menu principal est assez austère en termes de choix de jeu avec quatre possibilités.
- Duel : C’est le mode Arcade, on retrouve tous les combattants du jeu pour jouer contre le CPU ou un autre humain (de préférence bien sur, car jouer contre un animal ça compte pas).
- Story : Dans le mode Histoire, vous jouez seulement Shaq qui combat une suite de personnages jusqu’au boss final tout en se déplacement sur une carte du monde.
- Tournament : Vous choisissez huit combattants pour les entrainer dans un tournoi permettant de jouer de deux jusqu’à huit joueurs. Pas de solo dans ce mode…
- Options : choix du niveau de difficulté, du temps des rounds, des boutons et les options du son. Rien de bien folichon de ce côté.




Une histoire digne des meilleurs navets.

Tous les jeux de combat se doit de proposer une histoire même peu passionnante. Shaq Fu n’échappe pas à cette règle. Notre grand basketteur doit se rendre à un match de charité avec les All Stars quand il tombe sur un dojo de Kung Fu tenu par un vieil homme (Oui, Shaquille O’Neal aime trainer dans les dojos !). Sa grosse main sur son gros cœur, Shaq l’invite à passer voir le match de basket ball, mais le vieil homme a une autre idée derrière la tête. Il demande de partir sauver un petit garçon nommé Nezu. Shaq ne comprends pas grand-chose (ca surprend personne… très réaliste cette histoire au fait) mais il se laisse embarquer dans un monde parallèle à travers une arrière boutique magique. Que de folie… !

Ce mode se joue uniquement avec Shaq. Une carte constituée de trois continents où l’on décide de rencontrer des ennemis dans des zones réservées. Lorsque vous aurez battu tous les ennemis du continent, les ponts vous laisseront passer au continent suivant. Petit détail sympathique, vous avez le choix de combattre les ennemis du continent dans l’ordre que vous le souhaitez.



Fight’em all !

Les personnages rencontrés sont au nombre de douze sur Mega Drive et sept sur Super NES.

Shaq : Notre grand basketteur en short. 22 ans, il pratique le Kung Fu et possède une grande force. C’est le héros du jeu.
Kaori : Obligé d’obéir à Sett depuis qu’il a enchanté son anneau, elle est championne d’un de la race féline d’arts martiaux. (Ne cherchez pas à comprendre…)
Leotsu : Agé de 500 ans, il est le dernier grand maitre de l’ancien art martial.
Nezu : 12 ans, c’est ce petit bonhomme qui a été kidnappé par Beast afin qu’il libère Sett. Il est petit, agile et rapide.
Voodoo : 27 ans. Elle possède des pouvoirs voodoo. Elle utilise ses pouvoirs pendant les combats (poupée, appel aux animaux et transformation).
Beast : Sorte de monstre de lave avec des griffes. Il a été créé par Sett et il est son serviteur.
Rajah : 38 ans. Personnage maniant les sabres, Sett le soumis à la sorcellerie afin d’explorer avec son esprits l’autre plan (le notre). Je trouve qu’il ressemble énormément au prince de Perse, même dans sa façon de combattre. De plus, il possède la même technique des milles coup de pieds de Shen li.
Colonel : Un ancien champion de ce monde paralèle. Battu, brisé et presque mort, il a été trouvé par Beast dans un obscur champ de bataille, seul survivant d’une lutte acharnée. A un style proche de Guile.
Auroch : Un hors la loi croisé avec un rhinocéros qui se bat pour le plaisir.
Diesel : Un docker de San Francisco, il passe plus de temps à se battre qu’à décharger les cargos.
Menphis : Un sorcier mort vivant qui a été l’apprenti de Sett pendant des milliers d’années.
Sett : Un ancien démon qui a été battu puis enfermé dans une autre dimension depuis des siècles. Une posture et un design avec ses épaulettes en métal rappelant Mr. Bison de Street Fighters. C’est lui le méchant.

Malgré leurs diversités, la plupart des personnages manquent de charisme ou ressemble à des combattants déjà rencontrés dans d’autres jeux. On ne sait pas comment certains personnages sont arrivés dans ce monde parallèle mais je ne préfère pas continuer à enfoncer les scénaristes (si scénariste il y a eu).

Chaque personnage possède sa propre arène de combat rappelant son lieu de vie, ce qui donne des décors très hétérogènes. On retrouve la jungle pour Kaori, un temple pour Rajah ou un laboratoire pour Colonel. Leur taille est impressionnante. La raison aux sprites des combattants plus petits que dans les autres jeux de combat. Les décors sont beaux et détaillés ainsi que composés de quatre plans. Les personnages évoluent sur le second plan. La présence des trois autres plans donne une impression de profondeur à l’arène. De plus, il est agréable de voir que les arènes alternent le jour et la nuit.

A signaler que la tête des personnages affichés près de leurs barres de vie se dégrade selon leurs états de santé. Cela parait bien nécessaire face à la difficulté du boss final.

La bande son est discrète mais assez entrainante pour vouloir exploser l’adversaire.




C'est là que le bât blesse…

Fidèle à eux même, les développeurs d’Another World et de Flashback ont reproduit une animation très fidèle à la réalité. Les mouvements sont décomposés et assez réussi. Loin des combos à la Street Fighters qui s’enchainent très rapidement, Shaq Fu subit quelques problèmes de transitions entre les coups qui ralentissent l’action. Le matraquage des boutons pour les novices ne fonctionnera pas car tout est question de techniques et d’anticipation du fait de sa lenteur et de son imprécision. Les personnages ont du mal à atteindre leurs cibles lors des joutes, certains coups passent à travers le corps de l’ennemi. Ajouter à cela, des sauts imprécis et quelques problèmes de collisions. La jouabilité du jeu est désastreuse.

Pourtant, les personnages possèdent tous leurs propres palettes de coups spéciaux. Les effets graphiques sont loin d’être exceptionnel sauf quelques exceptions comme la transformation de Kaori en bête sauvage. Les techniques spéciales s’exécutent en appuyant sur une suite de boutons malheureusement il est assez difficile de les sortir du premier coup. Il existe deux types de garde, une garde physique et une garde magique. La première permet de se protéger des coups directs, la seconde préserve des attaques magiques. Il faut savoir bien les utiliser sachant qu’une garde physique ne protège pas d’une attaque magique et inversement. Un déplacement rapide vers l’avant et vers l’arrière est également autorisé.

Durant les combats, les fighters peuvent être temporairement assommés. Choses agréables, des techniques pour frapper le concurrent au sol sont présentes. En dessous de la barre de vie, une jauge de furie se rempli au fur et à mesure que vous recevez des coups. Lorsqu’elle est pleine, votre personnage devient rouge et possède un peu plus de défense et de force. Ceci donne un léger avantage au perdant sans pour autant rendre le combat déséquilibré. Puis tous les personnages ne réagissent pas de la même façon aux coups, certains s’énervent plus difficilement que d’autres. Il faut aussi préciser que les personnages subissent une régénération de leurs points de vie.

Tous ces petits détails auraient pu rendre le jeu interessant mais la jouabilité ne permet pas d’en profiter pleinement.



Un titre boudé.

Shaq Fu n’est pas un bon jeu, il a même reçu des récompenses très surprenantes. Il fut classé en 2007 par le magazine Game Informer parmi les « 10 Pires Idées de Jeux à License (de tous les temps) ». ScrewAttack le place dans les « 10 pires jeux de combat jamais sortis ». Gametrailers.com situe Shaq Fu dans le « Top Dix des Meilleurs et Pires Jeux Vidéos ». Le site Shaqfu.com propose même de détruire toutes les copies du jeu existantes.

Ces verdicts assez sévères retiennent souvent le fait que l’image de Shaquille O’Neal soit associé au jeu afin de faire un coup marketing, que les dialogues sont vraiment ridicules et les coups qui arrivent difficilement sur l’ennemi. Pour les deux premiers arguments, de nombreux jeux ont fait pire que le titre de Delphine Software. Pour le dernier défaut, il est vrai qu’un jeu de combat injouable rend tout de suite l’aventure inintéressante mais Shaq Fu possède quelques subtilités et détails qui ne méritent pas d’être rabaissé au rang des pires « daubes » vidéoludiques.

Aux Etats-Unis, le jeu était vendu avec le single Stand and Deliver de Shaquille O’Neal.



Ce jeu possède un graphisme et une animation exceptionnelle pour un jeu de combat. Malheureusement, la fidélité de l’animation entraine une lenteur et une imprécision rendant l’aventure compliquée et peu jouable. Face aux mastodontes de la baston, il est difficile pour notre ami Shaq d’avoir sa place au soleil. Finalement, les basketteurs, on les préfère dans les jeux de basket…

+ Les graphismes
+ L’animation
+ Le nombre de combattants

- La difficulté
- La jouabilité
- Les imprécisions
- L’histoire

Graphismes : 16
Maniement : 6
Son : 13
Scénario : 5

Note Globale : 10.00/20

507ième test
Message edité le 09/09/2008 à 05:37